Parodontologie : Traitement des gencives

Parodontale - Cabinet AMZALAG
La parodontite (déchaussement des dents) peut apparaitre et progresser rapidement sans crier gare et engendrer une perte des dents si elle n’est pas diagnostiquée à temps. Sa prise en charge et ses traitements permettent au patient de garder ses dents le plus longtemps possible. Elle est déclenchée par des facteurs multiples et a un impact sur les tissus de soutien des dents, autant que sur l’ensemble de l’organisme

Son origine et ses formes

De types et de caractéristiques multiples, les maladies parodontales ont une origine bactérienne en partage. Ce terreau initial est constitué des germes qui forment la plaque dentaire et le tartre. Lorsque les tissus de soutien sont atteints, on distingue deux stades de la maladie :

  1. La gingivite est une inflammation réversible des gencives, qui peuvent être rouges, lisses, gonflées, avec des saignements spontanés ou provoqués par le brossage des dents. Une hygiène rigoureuse et un détartrage chez le dentiste permettent d’éliminer cette inflammation, qui n’a pas encore atteint d’autres tissus que les gencives.
  2. La parodontite est une inflammation de la gencive et des autres tissus de soutien de la dent. Le tartre sous les gencives détruit l’os et les fibres d’attachement de la dent, de façon irréversible. Dès lors, des espaces apparaissent entre la dent et la gencive qui l’entoure : ce sont les poches parodontales qui s’approfondissent à mesure que la parodontite évolue. Ce processus amène un déchaussement progressif des dents, leur mobilité, puis leur perte.

Les principaux types de parodontites sont :

  1. La parodontite chronique, qui suit une gingivite non traitée. Elle peut survenir à n’importe quel âge, a fortiori à partir de 40 ans. Elle se caractérise par la présence de poches parodontales et de rétractations au niveau de la gencive. Cette pathologie peut toucher un nombre variable de dents et progresser plus ou moins rapidement.
  2. La parodontite agressive détruit l’os de façon rapide. Elle touche souvent les patients jeunes (entre 16 et 40 ans).

Les facteurs de risque

L’apparition et le développement de la maladie parodontale peuvent être causés par :

  • Le tartre, principal motif de la pathologie.
  • La consommation de tabac, qui est responsable d’une diminution des mécanismes de défense face aux bactéries. Il affaiblit la vascularisation des gencives, l’inflammation causée par la maladie parodontale est donc difficilement perceptible. Le tabac freine le processus de cicatrisation des tissus, les traitements sont donc moins efficaces.
  • L’hérédité : la pathologie est souvent transmise par les parents ou les grands-parents. Un système immunitaire déficient a une propension aux parodontites.
  • Les maladies systémiques associées : des maladies mal équilibrées peuvent perturber le métabolisme des tissus ou le fonctionnement du système de défense, ce qui rend certains sujets plus sensibles aux pathologies.

Bon à savoir > Le stress peut aggraver la maladie parodontale car il favorise le bruxisme (serrement ou grincement des dents), ce qui fragilise davantage les tissus des dents. Par ailleurs, la prise de certains médicaments (immunosuppresseurs, anti-épileptiques ou bêtabloquants) provoque une réduction du débit salivaire, ce qui favorise l’apparition de lésions des gencives.

Les impacts sur l’organisme de la maladie parodontale

Chez la femme enceinte, dont la production hormonale s’accroit (taux de progestérone multiplié par dix, taux d’oestradiol multiplié par trente). Cette variation peut être responsable d’une inflammation des gencives. D’ailleurs, la progestérone affaiblit les défenses immunitaires de l’organisme, ce qui encourage la prolifération de certaines bactéries et l’apparition de gingivites gravidiques, propres à la femme enceinte.

Bon à savoir > L’accouchement prématuré serait intimement lié à la maladie parodontale car une diffusion par voie sanguine des bactéries et d’endotoxines du parodonte infecté vers le foetus peut entrainer une inflammation responsable de la rupture de la poche des eaux et de contractions utérines, d’où un accouchement prématuré.

Chez les personnes atteintes d’une pathologie cardio-vasculaire car les maladies parodontales sont des infections bactériennes qui ont des répercussions sur les maladies cardio-vasculaires. Les patients atteints de parodontite sont susceptibles de développer des pathologies cardiaques (deux fois plus de risque d’infarctus).

Chez les personnes diabétiques, plus susceptibles de développer des maladies parodontales, a fortiori si le diabète est déséquilibré. Cette susceptibilité aux infections explique des parodontites plus fréquentes et plus sévères chez les personnes diabétiques.

La maladie parodontale et le diabète s’auto-alimentent puisque la parodontite induit des difficultés pour équilibrer le diabète qui, quant à lui, affaiblit l’efficacité des traitements parodontaux.

Les traitements non chirurgicaux de la maladie parodontale

Ils permettent d’éliminer le tartre responsable des gingivites et préviennent certaines formes précoces de la maladie parodontale affectant les gencives et l’os (parodontites). Le détartrage et les surfaçages, ou curetages, constituent les deux possibilités de traitements non chirurgicaux.

Le détartrage

Une hygiène bucco-dentaire soignée et un détartrage tous les six mois permettent de prévenir le développement de la maladie parodontale. Le détartrage est réalisé grâce à un instrument à embout fin métallique (ultrason) qui détache les couches de tartre à la surface des dents. Des instruments manuels (curettes) complètent l’action des ultrasons et permettent de lisser cette surface.

Pour finir, un polissage permet de gommer les aspérités et les colorations résiduelles, ce qui retarde l’apparition d’un nouveau dépôt de tartre, qui s’immisce plus facilement au sein des surfaces irrégulières.

Si la sensibilité du patient est marquée, ce traitement peut être réalisé sous anesthésie locale.

Bon à savoir > Une sensation inhabituelle de « trous » entre les dents peut être ressentie après un détartrage car le tartre a été délogé de ces espaces naturels. Cette sensation se dissipe en quelques heures. En outre, des sensibilités au froid apparaissent à la base des dents pendant quelques jours car le tartre faisait barrière en protégeant des variations thermiques. Un dentifrice pour dents sensibles apaise ces sensations.

Les surfaçages, ou curetages, des racines

Ce sont en fait un détartrage en profondeur sous la gencive à l’aide d’instruments très fins (curettes et/ou ultrasons) pour éliminer le tartre situé le long des racines des dents.

Cela permet de réduire la profondeur des poches parodontales, véritables nids entre la gencive et la dent, qui apparaissent lorsque le tartre détruit la dent. Ce traitement est souvent réalisé sous anesthésie locale et il nécessite plusieurs séances. Le tartre est progressivement éliminé, ce qui calme l’inflammation et les éventuels saignements des gencives. La destruction de l’os autour des dents est, par là même, stoppée. Ces soins évitent le recours à la chirurgie, plus lourde et peuvent suffire à maitriser une parodontite précoce ou modérée.

L’inflammation diminue à mesure que les poches parodontales se réduisent car avant le traitement, la gencive gonflée a tendance à déborder dans les espaces interdentaires et à la base des dents. Le traitement permet la rétractation des gencives, moins enflammées, laissant apparaître une petite partie des racines. Chez certains patients, la formation d’espaces, voire de « trous noirs », entre les dent est observable. Par ailleurs, des sensibilités au chaud et au froid peuvent survenir au niveau des collets exposés. Ces conséquences sont liées à la perte de l’os due à la maladie parodontale et sont inévitables. Les sensibilités peuvent être apaisées au fil des semaines par des gels ou des dentifrices adaptés.

Les traitements chirurgicaux de la maladie parodontale

Le recours aux traitements chirurgicaux est parfois nécessaire pour traiter et stabiliser la maladie parodontale.

Les lambeaux d’assainissement

Un mois après les curetages, le dentiste observe l’état parodontal. Si des poches profondes inflammatoires subsistent, la chirurgie permettra une réduction de leur profondeur. Les lambeaux d’assainissement, réalisés sous anesthésie locale, constituent une ouverture de la gencive pour permettre une visibilité optimale et une voie d’accès pour les instruments. Le tartre et les bactéries peuvent ainsi être éliminés de façon précise.

Ces lambeaux d’assainissement favorisent la bonne visibilité, contrairement à la présence de la gencive lors du surfaçage qui restreint le champ de vison. Au terme de l’intervention, des points de suture repositionnent idéalement la gencive et assurent une bonne cicatrisation. Environ une semaine après l’intervention, les fils sont enlevés.

Ces chirurgies sont plus invasives que les surfaçages. Elles peuvent engendrer des douleurs, calmées par la prise d’antalgiques (paracétamol). Dans les jours qui suivent l’opération, des bains de bouche antiseptiques et une brosse à dents chirurgicale, particulièrement douce, doivent être utilisés.

Bon à savoir > L’os perdu au cours de la maladie parodontale peut parfois être régénéré grâce à une opération qui consiste à réaliser un lambeau d’assainissement et à positionner du matériau de comblement (substituts osseux synthétiques ou naturels), protégé par la mise en place d’une membrane à base de collagène.

Les traitements chirurgicaux esthétiques de la gencive

D’une part, une rétractation importante de la gencive donne une impression de « dent longue ». D’autre part, un recouvrement excessif de la dent par la gencive fait l’effet inverse. Des chirurgies existent pour pallier ces problèmes esthétiques.

Les greffes de gencive, ou chirurgie mucco-gingivale

On peut y avoir recours lorsque les racines sont exposées du fait de la rétractation des gencives. Un brossage traumatique des dents ou un traitement orthodontique, aux pressions trop fortes pour les dents, peut engendrer ce phénomène. Des sensibilités aux variations thermiques, ainsi qu’un sourire disgracieux peuvent alors apparaitre. Cette chirurgie consiste à recouvrir les racines exposées, après avoir prélevé de la gencive et à ré-épaissir les tissus gingivaux. Dans certains cas, ces greffes peuvent être réalisées autour des implants dentaires.

Les élongations coronaires esthétiques

Elles tendent à redessiner un contour harmonieux des gencives en retirant des excès de gencive qui occultent une partie des dents. Elles permettent de supprimer l’impression de « sourire gingival » de façon spectaculaire. Pour parfaire le résultat, il est parfois nécessaire de remodeler le contour osseux des gencives.

Docteur JA
Docteur JA
Docteur JA

Un suivi régulier (une fois tous les six mois) chez le dentiste permet de s’assurer de la stabilisation de la maladie parodontale. Une hygiène bucco-dentaire extrêmement rigoureuse doit aussi être poursuivie après les traitements.

Partager cet article…

LinkedIn
Facebook
WhatsApp
Email

CAPITALDENTS TV

Publications