La couronne
Elle est recommandée lorsqu’une dent est trop fragilisée pour pouvoir être reconstruite à l’aide d’un amalgame, d’un composite ou d’un inlay. Elle reconstitue et protège la dent abîmée pour assurer sa pérennité. Ce dispositif prothétique s’adapte aux dents vivantes et dévitalisées.
BON À SAVOIR > La réalisation d’une couronne nécessite des soins conservateurs, une dévitalisation, une préparation de la dent, la réalisation d’une couronne provisoire, une empreinte, un essai de la couronne et sa pose définitive. Ces étapes permettent de mieux comprendre son coût. Le montant de la couronne réglé par le dentiste au prothésiste ne représente qu’une infime partie du coût de l’ensemble du traitement.



Couronne sur dent vivante
Il est possible de protéger une dent encore vivante mais trop abîmée pour être renforcée par un amalgame, un composite ou un inlay. La réalisation de la couronne se décompose en 3 étapes :
- Lors de la première séance, le dentiste réalise, sous anesthésie, la préparation de la dent. Elle est réduite dans les 3 sens de l’espace pour permettre l’emboitement de la couronne définitive. A ce stade une couronne provisoire est mise en place.
- Lors de la deuxième séance, si la dent sous-jacente n’a fait l’objet d’aucune sensibilité au chaud, au froid ou à la pression, le dentiste ôte la couronne provisoire afin d’effectuer une empreinte pour le laboratoire chargé de la confection de la couronne définitive. Si la dent est sensible, il devra dévitaliser la dent pour éviter toute complication ultérieure (douleur ou infection).
- Lors de la dernière séance, la couronne définitive est mise en place. En fonction du matériau utilisé pour concevoir la couronne, elle est collée ou scellée.


Point médecine > La pulpe dentaire (nerf) diminue et se rétracte avec le temps. Ainsi, le nerf est de moins en moins proche de la surface externe de la dent, ce qui réduit les sensibilités aux variations thermiques (chaud, froid). Lors de la réduction de la dent en vue de réaliser une couronne, le dentiste a donc moins de chance de se rapprocher du nerf d’une personne âgée que d’une personne plus jeune. Les couronnes sur dent vivante sont donc plus aisées chez les personnes d’un certain âge. Certains facteurs (comme le bruxisme) peuvent entrainer une rétraction du nerf des dents. Pour compléter son diagnostic, le dentiste pourra effectuer une radiographie afin de déterminer si la réalisation d’une couronne est envisageable.
Couronne sur dent dévitalisée
Une dent dévitalisée est fragilisée car d’une part, elle n’est plus vascularisée, innervée et hydratée par le nerf. Elle est donc plus cassante. D’autre part, sa structure est atteinte en raison de la cavité réalisée pour traiter la carie.


Une dent dont les parois sont très faibles ne peut être reconstruite par une simple obturation car elle n’est pas suffisamment solide pour supporter les contraintes induites par la mastication. Elle risque donc de se fracturer. La couronne permet de prévenir ces risques. Le traitement se compose de la préparation de la dent (réduction) et de la prise d’une empreinte transmise au laboratoire afin de reconstituer la dent en deux parties :
- L’inlay-core (pilier) permet de renforcer la dent. Il est scellé au coeur de la dent.
- La couronne s’emboite sur l’inlay-core afin de reconstituer la dent.
Le recours à l’inlay-core n’est pas systématique. Si la dent est faiblement délabrée, le dentiste réalise une reconstitution directe de la base de la dent à l’aide de matériau composite. Une couronne est ensuite posée sur ce socle.
Il existe différents types de couronnes :
- En métal non précieux : souvent utilisé pour les dents du fond. Ces couronnes sont peu esthétique et peu coûteuses.
- En or : ce matériau offre une grande stabilité dans le temps. Ces couronnes sont coûteuses mais leur caractère inesthétique limite leur utilisation.
- Les couronnes céramo-métalliques possèdent une armature en métal recouverte de porcelaine qui donne un aspect plus naturel à la couronne. C’est la solution la plus indiquée pour restaurer les prémolaires et les molaires, où les forces masticatrices sont importantes.
- La céramique pure est une technique plus onéreuse car plus complexe à réaliser. Elle est réservée aux incisives et aux canines. Elle reproduit au plus près la luminescence et la couleur de l’émail des dents naturelles. Plus fragiles, les couronnes ceramo-céramique sont parfois déconseillées au niveau des dents postérieures.
Conseils
Une couronne adaptée repose sur le respect de 4 règles de réalisation :
- Le point de contact : un réglage est indispensable pour éviter que des aliments ne se coincent entre la couronne et les dents voisines et ne génèrent une inflammation des gencives.
- La limite : la couronne doit s’ajuster au niveau de la gencive pour permettre une parfaite étanchéité, limitant ainsi la pénétration des bactéries.
- L’occlusion : la mise en place de la restauration ne doit en aucun cas perturber l’emboîtement des dents qui doit être harmonieux.
- La couleur : elle doit s’apparenter à celle des dents voisines. Certaines rectifications peuvent être faites au laboratoire afin de parfaire le résultat esthétique.
- Le volume : la couronne mise en place doit reproduire la forme et le volume de la dent originelle.
Le bridge
De l’anglais « pont », cette prothèse remplace une ou plusieurs dents en s’appuyant sur les dents naturelles qui avoisinent l’espace édenté. Elle regroupe les couronnes soudées les unes aux autres en une structure unitaire. Les dents doivent être saines et suffisamment solides pour supporter la charge générée par le bridge. Pour le déterminer, une analyse radiographique et clinique des dents précède le traitement. Les bridges peuvent remplacer les dents du fond ainsi que les dents du sourire.

Les différents types de bridge
Ce traitement regroupe deux cas de figures :
- Les dents qui supportent le bridge sont saines et solides. Elles sont alors
conservées vivantes dans la mesure du possible. Dans ce cas, ces dents sont réduites parallèlement dans les trois sens de l’espace pour permettre l’insertion
du bridge. En attendant, un bridge temporaire est posé au terme de la première séance de soins. Si aucune sensibilité n’est ressentie jusqu’à la deuxième consultation, le dentiste prend l’empreinte et la transmet au laboratoire. Au cours de la troisième consultation, le bridge définitif est essayé puis mis en place si toutes les conditions sont réunies. - Les dents qui supportent le bridge sont déjà dévitalisées. Les étapes décrites ci-dessus
restent les mêmes à la différence que les piliers sont préalablement reconstitués à l’aide d’inlays-core avant de recevoir le bridge.
Pour assurer la répartition des forces entre les piliers, un nombre équivalent de dents doit supporter le bridge de chaque côté de l’espace édenté. Plus le nombre de dents à remplacer est élevé, plus le nombre de piliers doit être conséquent.
Les bridges présentent de nombreux avantages. Ils permettent d’éviter la chirurgie implantaire, ils constituent un soin rapide qui assure le rétablissement de la fonction et de l’esthétique des dents en quelques séances. En outre, la prothèse est confortable car fixée, contrairement aux prothèses amovibles. Enfin, ce traitement est mieux pris en charge par la Sécurité sociale que les implants.
Pourtant, cette structure requiert d’altérer les dents saines alors que l’implant, qui est un élément indépendant, ne s’appuie pas sur les dents naturelles. Aussi, en cas d’infection d’un ou des piliers qui supportent le bridge, le dispositif entier devra être démonté. Si les dents atteintes sont conservables, elles pourront à nouveau servir de support pour la mise en place d’un bridge neuf. Si elles ne sont pas conservables, de nouvelles dents devront être préparées pour supporter un bridge plus étendu, qui impliquera des dépenses supplémentaires.
L’hygiène bucco-dentaire d’un porteur de bridge doit être rigoureuse. Des débris alimentaires et des bactéries peuvent proliférer sous le bridge, qui regroupe toutes les couronnes. Ces amas génèrent des inflammations. Des brossettes interdentaires permettent un nettoyage quotidien des interstices.


L’appareil en résine
Des dents prothétiques et des crochets sont montés sur une base en résine qui repose sur les gencives, par l’intermédiaire de cette base, et sur les dents restantes à l’aide de crochets stabilisateurs. Pour assurer la solidité de l’appareil, la résine devra être suffisamment épaisse. Elle est imposante et donc peu confortable. C’est pourquoi elle est souvent utilisée à titre provisoire, pendant la phase de cicatrisation suivant certaines chirurgies (extraction, implant).



L’appareil à base métallique (ou stellite)
Des dents prothétiques et des crochets sont montés sur un châssis en alliage métallique (chrome et cobalt). Il nécessite la concertation du prothésiste et du dentiste afin de répartir les charges de l’appareil sur les dents restantes. L’emplacement des crochets et des attaches détermine la parfaite stabilité de l’appareil. Léger et solide, il est plus confortable car moins volumineux que l’appareil en résine.


Les prothèses totales (ou dentiers)
Des dents prothétiques qui reconstituent l’ensemble de l’arcade dentaire sont montées sur une base en résine. Compte tenu de l’anatomie des maxillaires, il convient de distinguer les prothèses supérieures et inférieures.
La prothèse complète du haut
Par un effet de ventouse, le palais assure la stabilisation de la prothèse. Le palais et la prothèse peuvent être mis en parallèle avec deux plaques de verre, qui, unies par la présence d’une goutte d’eau seront presque inséparables. La prothèse doit épouser au mieux les contours du palais. La salive permet l’union de ces deux éléments.

La prothèse complète du bas
L’absence du palais au niveau de la mâchoire inférieure entraine une réduction de la surface d’appui de la prothèse. De ce fait, l’effet ventouse n’est pas aussi bien reproduit. En outre, le caractère mobile de la mâchoire inférieure, la présence de muscles et la langue ont tendance à déstabiliser l’appareil. La tenue des prothèses complètes inférieures est malaisée, même avec des adhésifs dentaires. La technique de l’implantologie peut être envisagée car elle assure une grande stabilité de ces appareils. En effet, la mise en place de deux implants stabilisateurs peut suffire à assurer un confort fonctionnel.

Précaution d’usage
Il est impératif de nettoyer la prothèse après chaque repas avec une brosse à dent appropriée et du savon de Marseille (ou du dentifrice). Le port d’une nouvelle prothèse entraine des difficultés de prononciation et une augmentation de la quantité de salive. Si une irritation ou une blessure apparaît au niveau des gencives, vous pourrez appliquer un gel antiseptique et faire des bains de bouche, puis il faudra consulter votre dentiste afin qu’il réalise les corrections nécessaires. Enfin, le port des prothèses favorise le développement de candidoses buccales car la muqueuse du palais est isolée du reste de la cavité buccale, ce qui encourage la prolifération des champignons. Les prothèses devront donc être séchées et laissées à l’air libre (la nuit par exemple).
Avantage et inconvénient
Les prothèses amovibles permettent d’éviter la chirurgie implantaire, elles sont moins onéreuses et sont mieux prises en charge que les implants. Par ailleurs, c’est une technique rapide puisqu’elle n’exige pas de préparer les dents supportant l’appareil, contrairement aux bridges. Enfin, elle rétablit la fonction et l’esthétique dentaire en quelques séances.
Pourtant, elles sont souvent ressenties comme des corps étrangers qui rappellent la perte des dents. L’instabilité de l’appareil peut perturber le plaisir lié à l’alimentation et entrainer une perte de goût et une difficulté d’élocution. Ces difficultés d’adaptations et les blessures éventuelles de ce dispositif devront faire l’objet de plusieurs séances de correction. Enfin, des caries de collets peuvent apparaitre en raison du frottement de crochets à la base des dents.
BON À SAVOIR > Tous ces traitements prothétiques sont partiellement remboursés par la Sécurité sociale, contrairement à l’implantologie.