Sommeil, bruxisme et dents

Sommeil et dents - Cabinet AMZALAG
Vous vous réveillez chaque matin totalement épuisée. Vous avez sommeil en pleine journée. Vos maxillaires sont douloureuses. Vous avez mal au dos. Des difficultés à vous concentrer, des pertes de mémoire. Votre conjoint fait chambre à part tant vous ronflez, ce qui a en toute logique des répercussions sur votre sexualité et donc, sur votre humeur... Bref, votre sommeil est tout sauf réparateur. Vous souffrez probablement de bruxisme ou d’apnée du sommeil. Dans les deux cas, vos nuits sont cauchemardesques et l’on connait aujourd’hui l’importance du sommeil pour la santé. Mal dormir de façon répétée, c’est courir les risques suivants : prise de poids, diabète, maladies cardio-vasculaires, hypertension artérielle.... Mais également, migraines, difficultés de concentration, décrochage scolaire et dépression.

Le bruxisme

Le bruxisme désigne le serrement et/ou le grincement incontrôlé des dents en dehors de la mastication, et concernerait 8 à 13% de la population adulte, répartis également entre les deux sexes.

Représentons-nous un grincement des dents qui dure toute la nuit, exactement comme si nous étions en train de manger (ce qui au maximum, ne dure qu’une à deux heures par jour). Imaginons un sportif qui court un marathon quotidien : ses articulations ne résisteraient pas longtemps à un tel traitement ! Souffrir de bruxisme, c’est pareil.
On distingue deux types de bruxisme : le statique et le dynamique. En clair : dans le premier cas, il s’agit du serrage des dents ; dans le second, serrage et grincement. On comprendra aisément que le second est pire que le premier pour celui qui en souffre et plus encore pour celui qui partage son lit ! En effet, il s’agit d’un bruit strident, un bruit qui fait mal, un bruit lancinant, exactement comme la craie sur le tableau noir.

Les causes du bruxisme

Il s’agit d’un trouble fréquent qui survient particulièrement pendant le sommeil. Véritable miroir des souffrances de la vie, le bruxisme concerne toute personne en situation de stress. Autant dire que tout le monde peut être concerné un jour ou l’autre. Cela peut aller de l’étudiant en prépa ou l’homme d’âge mur soudain mis au chômage, sans oublier les divorces et autres accidents de la vie, à des stress collectifs bien plus graves, comme les guerres, les déportations, les attentats ou les catastrophes naturelles.

C’est la raison pour laquelle certaines populations particulièrement touchées par les malheurs de l’Histoire semblent être plus majoritairement sujettes. En dehors de cela, et beaucoup moins grave, certaines drogues ou certains médicaments antidépresseurs peuvent également conduire à un bruxisme.

Les conséquences du bruxisme

L’usure des dents peut intervenir à deux niveaux sur la face masticatoire et à la base de la dent (collet).

Sur la face masticatoire, le frottement des dents les unes contre les autres peut aboutir à une diminution de leur hauteur, ce qui provoque une disgrâce esthétique.

A la base des dents, le fortes tensions liées au bruxisme peuvent également entraîner des dommages collatéraux : des micro-fractures surviennent sur la zone des dents où l’émail est le plus fin : le collet de la dent.
Dans les deux cas, la dentine située sous l’émail, de couleur plus jaune et de texture plus tendre, peut être exposée. A un stade avancé, cette usure pourrait même amener des signes de pulpite : inflammation du nerf de la dent qui conduit à la dévitalisation, voire à des nécroses pulpaires si le nerf de la dent est infecté. En outre, les structures du parodonte, gencives et os maxillaires, peuvent être ébranlées si le seuil de résistance des tissus de soutien est franchi.
Au niveau des articulations temporo-maxillaires, l’état de contracture du muscle ptérygoïdien externe peut provoquer une douleur qui apparait du côté opposé à celui où s’effectue le grincement des dents. L’articulation temporo-mandibulaire de ce même côté peut aussi présenter un craquement. Enfin, dans certains cas, l’ouverture de la bouche peut être compliquée et limitée par ce que l’on appelle un trismus.

Au niveau des muscles, une activité prolongée des muscles de la mandibule est susceptible d’occasionner une impression de fatigue, qui à la longue, peut se transformer en maux de tête et en douleur lancinante, irradiante, dans le cou, la nuque, les épaules et les muscles crâniens.

Au niveau du visage, c’est un facteur de vieillissement prématuré. Notre visage est constitué de trois étages : en haut, le front. Au milieu : les pommettes et le nez. En bas, les lèvres, mâchoires et dents. Son harmonie repose sur l’égalité proportionnelle de ces zones. Les dents et les maxillaires constituent la charpente du visage. La hauteur de la zone inférieure diminue avec le temps, faisant apparaitre les premières rides et l’affaissement du visage. Toute atteinte des dents – et le bruxisme en est une – risque de provoquer et d’accélérer l’effondrement de l’étage inférieur du visage, à l’image des fondations d’un immeuble. Qu’importe que les étages soient solides si le bas s’effondre !

Les traitements

Tout d’abord, une prise de conscience de cette habitude involontaire pourrait vous aider. En effet, cette présence d’esprit permet une autosurveillance dans la journée. Ensuite, le bruxisme se soigne et, c’est votre dentiste qu’il faudra consulter en premier lieu. Celui-ci pourra rétablir l’harmonie entre les dents du haut et celles du bas, et vous prescrira une gouttière à porter la nuit. Rien à voir avec un dentier ! Il s’agit simplement d’une sorte de protège-dents réalisé sur mesure, un peu comme les protections dentaires que portent les sportifs. Vos muscles seront ainsi reposés et l’usure nocturne des dents, stabilisée.

Dans des cas de bruxismes avancés avec des dents très usées, il pourra dans certaines situations, être nécessaire de reconstruire les dents en recréant le volume d’émail originel perdu, par les reconstructions en porcelaine collées sur les faces masticatoires des dents concernées. De plus, les zones des collets des dents pourront être restaurées grâce à la mise en place de résine composite ayant la même teinte que vos dents. Votre dentiste pourra également vous conseiller une kinésithérapie spécialisée au cours de laquelle vous apprendrez à relaxer les muscles masticatoires. Vous pouvez également vous tourner vers l’hypnose ou une psychothérapie, afin d’identifier et de maitriser votre anxiété. Enfin, il est possible d’injecter du botox (toxine botulique) dans les muscles concernés. Les effets de ce traitement qui ne présente pas d’effet secondaire, dure 8 mois. Les remèdes sont nombreux et comme toutes les pathologies, leur choix doit être adapté à chaque patient.

L’apnée du sommeil

Il existe une autre maladie nocturne, probablement plus grave et fort heureusement moins fréquente que le bruxisme : l’apnée du sommeil. Le nombre de personnes touchées par cette maladie est mal connue, compte tenu du caractère souvent asymptomatique de ce syndrome. Cependant, l’ISERM estime que 30% des personnes de plus de 65 ans sont concernées. L’apnée est par ailleurs deux fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Elle se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration. Elle touche particulièrement les personnes obèses ou en surpoids, ainsi que les personnes âgées mais pas seulement.
L’apnée du sommeil est due à un relâchement de la langue et des muscles de la gorge qui ne sont pas assez toniques et bloque le passage de l’air : la personne tente de respirer mais l’air ne circule pas car les voies respiratoires sont obstruées. Chez les personnes âgées, les muscles ont perdu de leur tonicité ; chez les personnes obèses, l’excès de graisse autour du cou rétrécit le calibre des voies respiratoires. On diagnostique une apnée du sommeil lorsque l’on note au moins dix arrêts respiratoires momentanés par nuit, chacun durant dix à trente secondes.

L’apnée du sommeil n’est évidemment pas sans conséquence sur l’organisme. Les patients peuvent souffrir d’hypertension artérielle, de diabète, de dépression, de troubles de la concentration. De plus, ils sont évidemment fatigués, victimes de somnolence durant la journée, d’une baisse de leur efficacité dont de leur productivité. Les conséquences sont très étendues et atteignent également la libido. Sans oublier le côté très angoissant lié au fait de s’arrêter de respirer.

Comment détecter l’apnée du sommeil ?

Certains signes peuvent attirer l’attention du dentiste lors d’une consultation. La présence d’une langue de volume important (macroglossie), de grosses amygdales ou encore d’un voile du palais volumineux pourraient laisser suspecter la présence d’apnée du sommeil. Des questions complémentaires concernant la présence de ronflements (remarquées par le/la conjoint(e), ou de fatigue et ou de somnolence diurne pourrait confirmer cette suspicion.

Cependant, il n’y a qu’une seule manière de savoir si l’on souffre réellement d’apnée : il faut enregistrer le sommeil. C’est un polygraphie ventilatoire qui va permettre de poser un diagnostic. Un nom barbare, méthode rebutante : le patient sera recouvert de fils, capteurs et autre électrodes qui enregistrerons son activité respiratoire nocturne. On comprend aisément pourquoi tant de personnes sont des apnéistes du sommeil qui s’ignore !

A l’issue de cet enregistrement – très inconfortable mais totalement indolore – le diagnostic est confirmé ou infirmé.

Les traitements

La solution la plus préconisée est elle aussi contraignante. Le patient doit se brancher une petite machine, dite à pression positive continue, au moyen d’une masque appliqué sur le nez voire sur le nez et la bouche. Cette machine propulse l’air ambiant dans les voies respiratoires. La pression exercée empêche ainsi la fermeture des voies aériennes et le malade respire normalement. Quant au masque, il ressemble à celui d’un aviateur. Il sert le visage, peut induire des démangeaisons voire des allergies. En outre, il est impossible de porter un tel masque et de dormir sur le ventre. Généralement difficilement toléré, même si elle est efficace, cette méthode n’est heureusement pas la seule qui peut améliorer la qualité de vie des personnes souffrant d’apnée du sommeil.

Il existe également des dispositifs dentaires permettant d’élargir les voies aériennes. Votre chirurgien-dentiste va mouler une orthèse à la taille de votre bouche, laquelle maintiendra la mâchoire du bas ouverte et la langue en avant. Un dispositif nocturne efficace qui permettra une réduction des troubles respiratoires et une baisse de la pression sanguine et du rythme cardiaque. Par extension, les patients évoquent également une meilleure qualité de vie.

Evidemment, les personnes souffrant d’apnée du sommeil doivent éviter le tabac, une consommation excessive d’alcool, de dormir sur le dos et d’être en surpoids.

Il faut savoir que l’orthèse d’avancement mandibulaire produit davantage d’effets bénéfiques chez les personnes souffrant d’une apnée du sommeil moins sévère et qui n’ont pas de surpoids important.

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