Contrôles pré-opératoires

Le bilan dentaire préopératoire : une étape souvent indispensable

Une infection dentaire non traitée, comme une carie par exemple, peut remettre en cause le succès de certaines opérations chirurgicales.

Lors des bilans pré-opératoires, un contrôle dentaire est donc souvent demandé.

Le bilan bucco-dentaire

En cardiologie :

Le traitement des infections au niveau des dents ou du parodonte est primordial avant une greffe, un pontage coronarien, ou lorsque l’on opère une valve cardiaque défectueuse. La mise en place d’une nouvelle valve requiert des précautions très rigoureuses. En effet, comme tout corps étranger, cette prothèse risque d’être colonisée par des bactéries déjà présentes dans l’organisme. Et ce, même si le foyer infectieux d’origine se trouve à distance, au niveau des dents par exemple. Il faut donc absolument éviter que ces bactéries migrent, via la circulation sanguine, jusqu’à la valve.

Le patient risquerait alors de faire une endocardite qui peut-être foudroyante et menacer sa vie.

En cas de greffe rénale :

Le bilan bucco-dentaire s’impose également, car là aussi, les bactéries présentes dans un foyer infectieux bucco-dentaire peuvent venir se fixer sur l’organe transplanté. Il peut donc y avoir un rejet de la greffe. Et les donneurs sont bien trop rares pour que l’on prenne le risque de perdre un greffon.

Les greffés rénaux doivent consulter très régulièrement leur chirurgien-dentiste car les médicaments qu’ils prennent abaissent leurs défenses immunitaires. La moindre infection dentaire peut donc avoir des conséquences graves chez ces patients, car leur organisme ne parviendra pas à la contrôler correctement.

Au niveau de l’œil :

Des bilans dentaires sont aussi demandés avant certaines opérations de l’œil. Dans les opérations de la cataracte, par exemple, on remplace le cristallin par une prothèse qui, là encore, peut-être colonisée par des bactéries d’origine dentaire. Dans ce cas, une nécrose purulente de l’œil risque de se développer : non seulement les résultats de l’intervention seront remis en cause, mais une perte de l’acuité visuelle est possible.

Relations entre la dermatologie et les dents :

Ce n’est pas tant les interventions elles-mêmes qui nécessitent un bilan dentaire, que certaines lésions cutanées récidivantes dont on ne trouve pas la cause. Des psoriasis, des eczémas, des pelades peuvent en effet avoir un point de départ dentaire. Il suffit alors de traiter la cause dentaire pour que ces lésions disparaissent, sans aucun traitement dermatologique.

Relations entre la rhumatologie et les dents :

Il arrive que les infections dentaires génèrent effectivement certaines formes d’arthrites. Des foyers dentaires infectieux peuvent également déstabiliser des maladies rhumatologiques chroniques, qui évoluent par poussées (crises), comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux disséminé.

Tous les foyers infectieux dentaires doivent aussi être éradiqués avant une chirurgie orthopédique (chirurgie du genou, de la hanche …)

En cancérologie :

Avant d’administrer une chimiothérapie , le cancérologue doit s’assurer qu’il n’y a pas de foyer infectieux dentaire , car ce traitement détruit la majorité des globules blancs, présents dans le sang . Le patient perd donc ses premiers moyens de défense naturelle contre l’infection. Il risque alors de faire une septicémie mortelle.

Conclusion :

On ne sait jamais ce que nous réserve l’avenir. Personne n’est à l’abri d’un accident. Pour ne pas compromettre les résultats d’une intervention chirurgicale en urgence, mieux vaut consulter régulièrement son chirurgien-dentiste. Cette démarche permet de prévenir les caries et autres infections bucco-dentaires, ou de traiter celles déjà présentes, sans extraire les dents malades, seule alternative quand, par exemple, un patient doit être opéré d’une valve cardiaque dans les cinq jours !