Dents et adolescents

Le chirurgien dentiste & l’adolescent


Flirt, Tabac, Alcool, Piercing : Ce qu’il est important de savoir

Flirt

Certes, la cavité buccale est riche en microbes et les germes se transmettent lors du baiser. Cependant, tout dépend de l’hygiène des partenaires et de leur état de santé. Si la première est correcte et le second satisfaisant, les risques sont faibles. Une sorte d’équilibre fait qu’aucun des germes ne prend le dessus. En revanche, si l’une des personnes est malade, la bonne hygiène bucco-dentaire des deux partenaires n’exclut pas la contagion. Tout dépend de la nature du germe responsable de la maladie et de sa présence ou de son absence dans la salive. Tel est le cas de l’herpès labial (les fameux « boutons de fièvre » qui se localisent au coin des lèvres).
Il peut paraître rassurant que certaines maladies graves comme le sida ou l’hépatite B ne se transmettent pas par la salive. Pourtant, la vigilance est de rigueur. Si les deux personnes ont un mauvais état gingival (gingivite avec saignement par exemple) ou une plaie de bouche, le risque de contamination existe puisque ces pathologies se transmettent par le sang. Ce constat s’étend aux relations bucco-génitales.

Tabac

Nul besoin d’annoncer au dentiste que l’on fume, il s’en rend compte par lui-même. Outre l’haleine, l’aspect des gencives est révélateur. Sur une gencive, les séquelles du tabac sont comparables à celles de l’âge : vingt cigarettes par jour lui donnent la même apparence que celle d’un non-fumeur plus vieux de 14 ans. Par dessèchement de la cavité buccale, la quantité de tartre augmente. Les muqueuses sont enflammées suite à la fumée inhalée. La langue devient noirâtre et donne l’impression d’être recouverte d’un duvet peu esthétique.

Alcool

Sa consommation se solde par une haleine chargée, le dessèchement de la cavité buccale et le fameux symptôme de la langue pâteuse. Nocif en général pour la circulation sanguine, il a en particulier des répercussions fâcheuses sur la micro vascularisation des gencives.
Il nuit aux défenses immunitaires, ce qui peut entraîner la prolifération des germes et donc déboucher sur des caries et maladies des gencives avec tendance aux saignements.

Piercing

A elle seule impressionnante, la liste des risques que présente cette ornementation lorsqu’elle est fixée sur la langue semble dissuasive : transmission de maladies du fait de l’utilisation de matériel non stérile (sida, hépatite B, herpès, tétanos), hémorragie linguale par rupture d’un vaisseau sanguin, passage du piercing dans les voies respiratoires (il se détache et est avalé), œdème de la langue avec complications respiratoires, allergie au métal, courant électrique dans la bouche du fait de la présence conjointe de métaux de différentes natures, perte ou modification du goût, irritation des muqueuses, difficultés de mastication et de prononciation. Dans ces conditions, on comprend que les mannequins photographiés avec un piercing utilisent des faux.


=> La relation du chirurgien dentiste, suivie dès l’âge de deux ans, avec l’enfant fait que ce dernier    arrivé à l’adolescence ne rejettera pas les visites chez le dentiste comme les autres initiatives parentales.
Le chirurgien dentiste peut alors devenir un interlocuteur privilégié pour promouvoir certains messages de prévention.

Le Fluor

Qu’est-ce que le fluor ? Pourquoi, quand et comment l’utiliser ?

Il s’agit d’un oligo-élément. On le rencontre partout dans la nature. Il s’agit, entre autres, d’un élément constitutif de l’ossature humaine. Chaque kilo de nos os en contient 100 à 200 mg. C’est aussi un matériau bâtisseur de l’émail dentaire. La science a même établi qu’il pouvait prévenir et réduire la carie.
« L’eau est un bien qui nous désaltère, mais aussi un mal qui nous noie ». Ce proverbe chinois pourrait également s’appliquer au fluor; avec lui, tout est question de dosage. Son absorption   insuffisante ou une ingestion excessive débouche sur les mêmes pathologies: caries et dystrophies dentaires. Or, selon nos appétits, nos habitudes alimentaires et la nature géologique de notre région, la nourriture et les boissons nous fournissent du fluor en quantité mesurable. L’eau peut en constituer un apport important, mais avec  elle, le dosage se révèle délicat. Si en France, 1,5% du territoire débitent une eau fluorée à moins de 0,3 mg par litre, ce qui est insuffisant, certains départements, comme l’Aisne ou la Gironde, ont une eau trop fluorée pour la consommation quotidienne des jeunes enfants. Il est donc essentiel de se renseigner à ce sujet auprès de sa mairie ou à la D.D.A.S.S. de votre département.

Précautions

Vous devez répercuter ces informations à votre chirurgien dentiste s’il réside dans une autre commune que la vôtre. Elles s’intégreront au bilan fluoré personnalisé qu’il établira. Il posera d’autres questions précises, afin d’évaluer la totalité du fluor absorbé au cours d’une journée.
Il lui faudra connaître la nature et les quantités d’eau en bouteille utilisées pour les biberons et la famille. Si ces eaux minérales contiennent plus de 0,7 mg de fluor par litre et sont consommées chaque jour, l’enfant et même l’adulte se trouveront déjà en état de surdosage.
La consommation de sel sera également examinée. Certains sels sont fluorés sans que l’acheteur ne le sache et le volume des prises doit pouvoir être précisé.
Le chirurgien-dentiste interrogera également la mère sur la méthode et la fréquence du brossage des dents. À propos du dentifrice, ils sont presque tous fluorés, il importera de contrôler la quantité de pâte employée. En effet, le très jeune enfant risque d’avaler une partie du produit.
Le dentiste examinera ensuite le «  terrain » buccal. En faisant la somme de  toutes ces données, il évaluera les risques de carie. S’il le juge nécessaire, il prescrira une prise de fluor sous la forme de comprimé.