Medecine et dents

Au cœur de l’échiquier médical

Le dentiste doit apparaître avant tout comme un soignant. C’est l’un des fondements de l’alliance thérapeutique. Il est important de définir notre rôle à nos patients, pour que leur image du dentiste évolue. Aujourd’hui, pour toute intervention chirurgicale, on demande un bilan dentaire préopératoire, pour vérifier qu’il n’y a pas d’infection patente ou latente qui puisse se diffuser dans l’organisme, et qui pourrait remettre en question l’intervention programmée :

* Le traitement des dents est primordial, par exemple avant une greffe cardiaque, un pontage coronarien, ou lorsque l’on opère une valve cardiaque défectueuse afin d’éviter que les bactéries migrent, via la circulation sanguine ;
* Le bilan buccodentaire est également important en cas de greffe rénale et avant certaines opérations de l’œil, avant les interventions orthopédiques ;
* Du côté de la dermatologie, on trouve un problème dentaire à l’origine de certaines pathologies comme les psoriasis, eczémas, pelades, etc. ;
* Les infections dentaires peuvent encore provoquer certaines formes d’arthrites, déstabiliser des maladies rhumatologiques chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux disséminé ;
* Enfin, en cancérologie, avant d’administrer une chimiothérapie, on s’assure qu’il n’y a pas de foyer infectieux dentaire car le traitement détruit la majorité des globules blancs.

Montrer aux patients cette connexion qui existe entre les dents et le corps en général démontre l’importance du dentiste sur l’échiquier médical. Ce point, qui consiste à repositionner le dentiste au cœur du système de santé, est important avec les patients adultes. Le message à faire passer c’est que des dents en bonne santé, c’est un corps en bonne santé. Même si le dentiste le sait, il a le devoir de le faire savoir. Il restaure ainsi son autorité médicale qui conditionne sa crédibilité, son rôle de clinicien sociétal.