L’orthodontie

L’orthodontie : Son nom provient du grec orthos : droit, et odontos : dent.
Il s’agit d’une spécialité de la chirurgie dentaire. Elle vise à redresser les dents qui ont tendance à pousser de travers.
Au moyen d’un appareil mobile ou fixe, on applique une force sur une ou plusieurs dents. Sous cette pression, la dent se déplace. Bien que beaucoup plus élaboré, ce procédé présente des similitudes avec le système des « tuteurs » utilisé en jardinage. En fait, l’orthodontie réaligne les dents en un ordre harmonieux.

Un chirurgien-dentiste peut très bien pratiquer l’orthodontie. Certains praticiens peuvent aussi orienter l’enfant vers l’orthodontiste (spécialiste qualifié) pour la résolution des cas complexes. D’autres praticiens préfèrent déléguer systématiquement la prise en charge de ce traitement.

Pourquoi pratiquer un traitement orthodontique ?

Les risques de caries et de détérioration diminuent. Les gencives sont moins sujettes aux gingivites et à leurs complications. Le bon emboîtement des mâchoires contribue à une meilleure élocution.
D’autre part, des dents bien positionnées effectuent parfaitement leur travail de mastication. Or, ce broyage alimentaire représente la première étape de la digestion. Bien insalivée, la nourriture est déglutie dans d’excellentes conditions; ses éléments minéraux et vitaminés sont assimilés de manière optimale et sans aucun trouble gastro-intestinal.
À moyen ou à long terme, le traitement orthodontique permet d’éviter toutes sortes de patraqueries ou même de maladies graves. Car par effet de ricochets, un mauvais positionnement des dents se répercute sur les autres parties du corps : Douleurs au cou, maux de tête, dorsalgies sont souvent d’origine dentaire. À ce long cortège, on peut parfois ajouter les rhumes à répétition qui peuvent être la conséquence d’un déséquilibre facial.
Le traitement orthodontique est donc un cadeau que vous faites à votre enfant qui en profitera tout au long de sa vie.

Age pour un traitement orthodontique :

Aux alentours de 8 ans, l’enfant voit ses nouvelles dents s’étendre progressivement sur les deux arcades. Souvent à tort, parfois à raison, le résultat de ces éruptions désordonnées inquiète les parents.
Les uns constatent un écart exagéré entre les incisives centrales. Les autres sont surpris par l’extrême largeur de certaines des dents définitives.
Autre possibilité : un déplacement inesthétique des incisives supérieures s’amorce vers l’avant. L’enfant ne va-t-il pas être défiguré par ce que le langage populaire baptise « les dents de lapin » ? D’autres éventualités peuvent se présenter. Cependant, dans tous les cas de figure, une conduite identique s’impose. Conservez votre sang-froid ! Ecartez les diagnostics fantaisistes formulés par des proches bien intentionnés faisant état de leurs propres expériences. Prenez impérativement rendez-vous avec le chirurgien-dentiste traitant ! Du reste, si vous avez suivi nos conseils précédents en faisant effectuer des contrôles réguliers, il est probable que le chirurgien-dentiste anticipe votre démarche.

Tout dentiste, même s’il ne s’est pas spécialisé dans cette discipline, possède de très sérieuses bases en orthodontie. Lors d’une consultation, il aura donc observé que l’alignement des dents de votre enfant ou la position de ses mâchoires semblait présenter une anomalie. Une première visite à 8 ans et demi permet un diagnostic plus précis après examen et prise de radiographie panoramique. À 8 ans, la largeur des couronnes dentaires est fixée avant même la sortie des dents en bouche. La praticien peut déjà déceler une éventuelle dysharmonie dento-maxillaire car les éléments concernés sont stables. La partie antérieure des deux mâchoires ne connaîtra désormais qu’un développement négligeable. Mais l’examen de la situation orthodontique de ce moment précis ne saurait suffire pour établir le diagnostic. Il convient également de prévoir l’évolution future.
À l’âge de cette première visite, une malformation osseuse peut évoluer en bien comme en mal. Toutefois, le praticien peut vous dire d’ores et déjà si un traitement orthodontique doit être envisagé. Dans l’hypothèse contraire, il s’abstiendra, cependant, d’être formel. Tout juste précisera-t-il que, dans l’état présent de son contexte dento-maxillaire, l’enfant ne semble pas devoir nécessiter ultérieurement la mise en place d’une correction orthodontique.

Moment idéal pour un traitement orthodontique :

Dans certains cas de malformations, un traitement peut et doit être entrepris prématurément dès l’âge de 7 ans.
Inversement, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Aujourd’hui, le progrès effectués par l’orthodontie ouvrent même son application aux adultes qui ont raté le coche au moment de leur enfance.
Néanmoins, il existe bel et bien une période optimale pour entreprendre tout traitement.
L’âge du développement osseux prime alors sur l’âge civil, de plus les soins de ce type ne sont remboursés que jusqu’à l’âge de 16 ans. Disons toutefois que le plus souvent les deux périodes coïncident aux alentours de 11 ans. À cet âge, on peut s’appuyer sur un nombre suffisant de dents définitives. Mais d’autres raisons s’ajoutent en faveur de ce choix : les plus importantes sont d’ordre psychologique. Avant toute chose, il convient de garder un impératif en mémoire : la condition préalable à tout traitement orthodontique est sa totale acceptation par l’enfant. Il ne saurait en être autrement car les magnifiques résultats qu’il donnera découlent du suivi du traitement assorti d’une hygiène particulière.
Or, au cours de ses 11ème et 12ème années, l’enfant présente la capacité d’adaptation idéale. Il est suffisamment raisonnable pour comprendre le profit qu’il tirera du traitement. L’occasion est à saisir car deux ans plus tard le climat risquerait de se détériorer. La traversée de la puberté amène fréquemment le rejet de toute initiative d’origine parentale. Une telle réaction trouve en partie son explication dans le refus d’ajouter aux disgrâces liées à la puberté (acné, mue de voix, éveil parfois agité à la sexualité…).
Au sein du contexte actuel, nos enfants bénéficient pourtant de considérables avantages dans ce domaine. En premier lieu, les dispositifs de correction dento-maxillaire n’ont plus la lourdeur ni la laideur de ceux que connurent jadis leurs grands-parents. En outre, la généralisation de ce traitement fait de ceux qui ne le suivent pas des figures d’exception. On voit même parfois de jeunes parents profiter de l’opportunité pour se soumettre conjointement eux-mêmes à la gratifiante « pénitence » des bagues dentaires.
d’une sorte de carcan buccal jugé peu esthétique par le sexe opposé.

Les principales anomalies qui justifient un traitement :

Elles peuvent procéder de disparités de forme ou de taille, être la conséquence de malformations ou résulter de comportements répétitifs comme la succion des doigts. Pourtant toutes ces situations ont un effet identique : les deux arcades dentaires ne parviennent pas à s’emboîter correctement.

Quelles sont les différentes malformations dento-alvéolaires ?

Il peut s’agir de déformations du palais avec propulsion des incisives et des canins vers l’avant. Plus rarement, il arrive que les molaires ou prémolaires soient concernées. Dans un cas différent, celui de l’absence d’harmonie entre la taille des dents et celle des arcades dentaires, les manifestations en seront différentes. Ainsi, chez certains, on verra de larges mâchoires se peupler de dents proportionnellement trop étroites. En dépit des atteintes qu’elle porte à l’esthétique, cette situation n’entraîne cependant pas de gêne dans l’exercice de la fonction masticatoire.
Il en va tout autrement pour le phénomène inverse. Des dents trop larges, qui doivent coexister sur un espace maxillaire restreint, entraînent parfois un grave décalage. Dans ce cas, les dents ne disposent pas de la place nécessaire afin de s’aligner correctement. Elles adoptent des positions désordonnées ou demeurent même parfois bloquées à l’intérieur de l’os. Canines et incisives sont les victimes majeures de cette carence de terrain. Dans une telle situation, il est difficile de se brosser efficacement les dents, et les risques de caries et d’affections parodontales sont donc considérablement accrus.
On notera qu’en matière d’héritage génétique, les dents et les mâchoires font partie de deux loteries différentes. Un même enfant peut recevoir en legs les mâchoires de son aïeul maternel et les dents de sa grand-mère paternelle.
Cependant, l’état de mal occlusion n’est pas toujours dû à un facteur héréditaire. Il survient lorsqu’en fermant la bouche tout en serrant les dents, ces dernières ne parviennent pas à s’emboîter correctement.
Certains comportements, tels que la succion fréquente du pouce, se situent souvent à l’origine de cette malformation. Mais d’autres tics impliquant la succion ou des contractions musculaires systématisées ne sont pas moins nocifs. Ainsi, sucer ou mordiller la lèvre inférieure entraîne un recul des incisives situées sur la mandibule. À un étage supérieur, la succion des joues ou de la langue entrave l’évolution verticale des molaires et prémolaires. Gare encore au sourire pincé et permanent qui, en coinçant les muscles, provoque un basculement des incisives supérieures et inférieures vers l’extérieur de la bouche !
Mais une circonstance involontaire et prématurée peut aussi engendrer des troubles orthodontiques. La chute précoce d’une dent de lait risque de modifier la position des dents voisines qui auront tendance à occuper l’espace laissé ainsi vacant. On les verra alors gêner, voire bloquer, l’éruption de la dent définitive qui doit normalement remplacer la dent tombée. Afin de prévenir cet empiétement, le chirurgien-dentiste fera de l’orthodontie légère avant l’heure. Il posera un mainteneur d’espace. Ce petit dispositif fixe préservera ainsi l’évolution du germe sous-jacent afin qu’il puisse, lors de sa poussée, avoir une bonne orientation.

Plan de traitement de l’orthodontie :

Le traitement adapté à votre enfant sera déterminé par le praticien, qui ajoute à son savoir de spécialiste, le fameux « coup d’œil clinique ».
Dès votre entrée dans le cabinet, il effectue une analyse morphologique : quelques secondes lui suffisent pour évaluer le jeune patient. Détectant soit l’équilibre, soit le manque d’harmonie existant entre le nez, la denture et le menton, aucune information visuelle ou auditive ne lui échappe : manière de s’exprimer de l’enfant, mimiques, rythme respiratoire, travail des muscles du visage. Tout est pris en considération, y compris l’apparence et le comportement des parents qui fournissent des indices sur l’évolution à venir du jeune visiteur.
Après un questionnaire très détaillé qui remontera jusqu’à l’époque de la grossesse, la praticien passe à l’examen clinique des dents et de la bouche. Comment s’emboîtent les dents ? De quel espace disposent-elles pour évoluer ? Quel est le mode de mastication des aliments ? Comment l’enfant avale-t-il ? Ainsi, le praticien est-il en mesure d’évaluer l’intensité des pressions musculaires exercées sur l’arcade dentaire.
À ce stade de l’enquête, il peut d’ores et déjà déterminer si, oui ou non, un traitement orthodontique doit être envisagé. Dans l’hypothèse affirmative, un long processus va être engagé. Élaborer une structure correctrice sur un terrain vivant et mobile n’est pas chose aisée et nécessite toute une gamme de mensurations et de prises de clichés. Réalisés en plâtre après la prise d’empreinte, les moulages de mâchoires tiennent pour le praticien le rôle que joue la carte d’état-major pour l’explorateur. Grâce à leur précision, il pourra apprécier l’emboîtement des dents sur leur face interne. Ces moulages, parce qu’ils fournissent une image exacte de la situation initiale et permettent de mesurer pas à pas les progrès accomplis, seront conservés tout au long du traitement.

 
Selon les anomalies présentées par l’enfant, le praticien utilise tout ou partie d’une batterie d’examens radiologiques. Aucune fraction de la tête, de la face et du système dentaire n’est négligée. Afin d’épargner l’étonnement des parents face à cette demande, citons la prise d’une radiographie du poignet qui fait également partie de tous ces bilans, photos et téléradiographies. Même si de prime abord, le rapport entre cette articulation et le système dentaire semble peu évident, l’utilité de cet examen à des fins orthodontiques est considérable. Il fournit d’indispensables renseignements sur la taille future de l’enfant. Il sert également à établir son âge osseux lequel ne coïncide pas forcément avec l’âge civil. Savoir qu’il existe une avance ou un retard de l’un par rapport à l’autre est essentiel pour la conduite du traitement. Le cliché indiquera la calcification du dernier os du poignet qui est un signal de l’approche de la puberté. Le déclenchement de ce phénomène témoigne de la fixation du tonus musculaire de l’enfant. Savoir qu’on va œuvrer sur un terrain stable est capital au moment d’entreprendre un travail de correction dentaire. L’analyse puis la synthèse de toutes ces données permettent au praticien de déterminer un plan de traitement et d’en coordonner les phases successives. Pour chacune de ces périodes, il choisit l’appareillage adéquat.

Le traitement orthodontique nécessite parfois l’extraction des dents saines :

Parfois des malpositions résultent d’une trop grande densité de dents larges sur une arcade dentaire étroite. Or, si les appareils orthodontiques peuvent réaligner les dents avec précision, ils ne sauraient le faire que s’il existe un espace suffisant pour cette remise en ordre. Si le manque de place est manifeste, l’extraction de une ou plusieurs dents saines est nécessaire. Ainsi le reste de l’effectif disposera de la surface suffisante pour se positionner.
Bien entendu, l’intervention est effectuée avec un confort maximal. En outre, à l’heure actuelle, l’orthodontie française pratique ce type d’extraction avec le plus grand discernement. Dans certains cas, la carence de place pour la denture permanente est trop peu importante pour les justifier. Mieux vaut alors accepter quelques malpositions. On les préférera au risque encouru de provoquer un déséquilibre de la denture par des extractions intempestives.

Les différents appareils :

L’architecture et l’orthodontie présentent de nombreux points communs. Toutes deux doivent obéir aux lois de la géométrie et de l’esthétisme.
Toutefois, il existe une différence considérable. Le praticien œuvre en orthodontie sur un terrain mobile en constante évolution. Son plan de traitement varie donc en fonction des cas particuliers. Il opte tantôt pour un appareil mobile, tantôt pour un appareil fixe. Certains de ces dispositifs prennent appui sur les arcades dentaires ou sur la tête. D’autres exercent une pression sur les dents en déviant la langue de sa position habituelle.
Les appareils mobiles sont plutôt utilisés lors de la première phase d’un traitement orthodontique en cours de dentition mixte. Leur efficacité est remarquable en cas de décalage des deux maxillaires. Pour le corriger, on tient compte du potentiel de croissance de l’enfant. Dans un cas de prognathisme (avancée du maxillaire inférieur par rapport au maxillaire supérieur), lequel entraîne un développement exagéré de la mandibule, la croissance de ce maxillaire inférieur est bloquée. En revanche, on favorise l’expansion du maxillaire supérieur afin d’établir un profil harmonieux.
D’un tout autre type, les appareils à « multi-attaches » sont fixes. Ils comportent des bagues ceinturant les molaires et des boîtiers collés sur les autres dents. L’ensemble se trouve relié par un fil métallique élastique en forme d’arc. Cet arc est tendu et modelé en fonction des besoins. Le dispositif « multi-attaches » est utilisé sur les dents définitives. Il donne de parfaits résultats et aligne impeccablement la denture. On obtient une excellente occlusion grâce à l’impeccable emboîtement des dents.
L’orthodontie linguale représente le dernier cri de ce genre de traitement. Esthétique parce qu’invisible, elle est essentiellement utilisée pour les adultes. Son coût élevé, la longueur des séances et la minutie nécessaire pour l’entretien font que dans l’état actuel de son évolution, elle est difficilement applicable aux enfants et adolescents.

La durée du traitement :

En partant du préalable qu’un appareil fixe multi-bagues est posé à l’âge de 12 ans après l’éruption de l’ensemble des dents définitives, la durée moyenne oscille entre 18 et 24 mois. Au cours du traitement, il convient de procéder à des réglages réguliers. Les appareils travaillent et ont besoin d’être retendus. L’intervalle compris entre ces séances est variable.
Une fois l’objectif atteint et l’appareil retiré, une surveillance vigilante est de rigueur. En effet, la correction a provoqué un étirement de fibres élastiques situées sous la surface de la gencive. Or, celles-ci, avant de pouvoir se réorganiser autour de la nouvelle position de la dent, tendent à la ramener à sa situation d’avant. Afin de prévenir ce risque, il faut donc passer par une phase dite de contention qui, au moyen d’un appareil fixe ou mobile, permet de maintenir les résultats acquis. Cette période peut s’étendre sur plusieurs mois. Dans certains cas, le praticien sectionnera ces fibres gingivales. Elles se cicatriseront autour de la nouvelle position de la dent. Cette intervention légère réduira la durée du port des appareils.

Effets secondaires du traitement orthodontique :

Avec les récents progrès réalisés, le confort du port des appareils est meilleur qu’auparavant. Les nouveaux systèmes de fixation des appareils sur les dents provoquent moins de caries qu’autrefois. Les bagues sont petites et fixées par des colles au verre ionomère étanche aux débris alimentaires. Elles libèrent même du fluor sous l’appareillage.
Les allergies au nickel présent dans les arcs et les attaches sont possibles mais très rares. Le traitement orthodontique modifie la position des dents, des arcades dentaires et des massifs osseux en exerçant des poussées très progressives et ne risque donc pas d’abîmer les dents ; des problèmes peuvent parfois survenir et doivent être pris très au sérieux. L’appareil qui demeure un corps étranger est automatiquement exploré par la langue. Pour peu que l’équipement orthodontique comporte des aspérités ou des angles saillants, les risques de blessure et de saignement de la langue et des joues sont alors réels.
Dans ce cas, consultez votre dentiste de toute urgence. Il arrondira les angles vifs et prescrira les remèdes appropriés. Dans l’immédiat et avant d’aller chez le spécialiste, procurez-vous chez le pharmacien de la cire orthodontique. Son application isole les tissus environnants. Vous y adjoindrez des bains de bouche antiseptiques afin d’accélérer la cicatrisation.
La constante action de l’appareil sur les dents peut aussi provoquer une pénible sensation d’étau et entraîner des céphalées. Ces douleurs disparaissent naturellement au fil du traitement mais le praticien peut prescrire des sédatifs.
Des tels incidents soulignent la nécessité d’amener l’enfant à comprendre l’utilité du traitement et à y coopérer à part entière. Dialogue et explications dont partie du soin.
Si l’enfant a établi une relation privilégiée avec son chirurgien-dentiste, cela sera au cours d’un instant semblable qu’il en percevra les bénéfices. Le chirurgien-dentiste prendra alors figure d’entraîneur sportif. En toute complicité, il saura trouver les mots justes et mettre en valeur les résultats attendus.

Une hygiène renforcée au cours du traitement orthodontique :

Au cours du traitement orthodontique, l’hygiène bucco-dentaire de l’enfant joue un rôle primordial. Or, par sa configuration biscornue, l’appareil en rend la pratique difficile. Il favorise la rétention de la plaque bactérienne. Le nettoyage se complique. Il convient donc d’employer une brosse à dents spécialement conçue pour l’orthodontie. L’utilisation complémentaire d’une brossette interdentaire contribuera à l’élimination des débris alimentaires. Le chirurgien-dentiste en expliquera le maniement.
Une chute de qualité du brossage des dents et des gencives pourrait provoquer une gingivite accompagnée de saignements des gencives. Si l’enfant parvenait à ce stade, consultez votre dentiste sans attendre. Il importe de souligner encore que tout au long du traitement, les confiseries collantes (y compris cette fois-ci le chewing-gum sans sucre) devront être exclues.

Précautions alimentaires au cours du traitement orthodontique :

Durant cette période, l’enfant se sent dérouté. Outre le fait que son hygiène bucco-dentaire est compliquée par le port de l’appareil, il a des difficultés à mastiquer. Et tout cela risque d’amoindrir son plaisir à manger.
Au cours de cette phase, mieux vaut donc le laisser choisir sa nourriture en fonction de ses goûts. Avec l’extraordinaire capacité d’adaptation propre aux enfants de cet âge, il en reviendra vite à une situation normale. On réitérera alors les recommandations de minimiser la consommation des sucres industriels.

Orthodontie et adolescence :

Les comportements sociaux et les conséquences sur la santé bucco-dentaire :
À 13 ans, au terme du traitement orthodontique, l’adolescent prend également congé de l’enfance. Sa bouche vient de connaître une évolution positive. Mais dans d’autres domaines de sa vie, les bouleversements se multiplient. Au collège, les rythmes qu’il doit adopter se distinguent de ceux qu’il a connus à l’école. Sa propre personnalité se trouve en effervescence. L’éveil des sens consécutif à la puberté l’amène à jeter un regard différent sur ses camarades du sexe opposé. Tous ces phénomènes ne déconcertent pas moins les parents. S’ils les constatent, ils ne parviennent pas toujours à les intégrer. Un décalage se manifeste entre les deux parties. À propos d’une telle situation, les médias parlent du « conflit des générations ».
Aussi ce sera sous l’angle des conséquences que cette « rébellion » peut avoir sur la santé bucco-dentaire que nous allons examiner ces comportements. Nous avons passé en revue alcool, tabac, contact buccaux issus du flirt et piercing. À dessein, nous n’avons assorti cette liste d’aucun commentaire moralisateur. On pourra donc le donner à consulter à l’adolescent sans éveiller a priori de réticences. S’il entretient des relations de sympathie avec son chirurgien-dentiste, il pourra ensuite lui demander de développer ces thèmes.

Fin du parcours du combattant :

L’appareil orthodontique a donc été déposé dans un premier temps. La phase de consolidation dite « période de contention » est également achevée. Le praticien a éliminé des dents les résidus de colle et a effectué un soigneux polissage. Sur les arcades dentaires de l’enfant, tout n’est désormais qu’ordre et beauté. On doit cependant demeurer vigilant. En matière de soins dentaires, comme en politique, « gouverner, c’est prévoir ». Prenons l’hypothèse qu’à l’issue du traitement orthodontique l’âge de l’adolescent se situe aux alentours de 13 ans. Déjà, ses dents de sagesse existent à l’état de germe. Dès maintenant, il est possible et hautement souhaitable de déjouer les redoutables pièges qu’elles pourraient tendre par la suite.

Les dents de sagesse :

Réparties à gauche et à droite, en haut comme en bas, elles encadrent les mâchoires. Le corps médical les nomme « troisième molaires ». Cette appellation souligne qu’elles constituent la troisième et dernière série des molaires venues prendre place sur les arcades dentaires. Quant à leur nom populaire de « dents de sagesse », il semble paradoxal. En effet, leur implantation tout comme leur évolution sont souvent totalement folles. Tel est également le cas des douleurs qu’elles peuvent provoquer.
Qui plus est, leurs apparitions sont aléatoires. En tenant compte des éventualités extrêmes, on peut situer ces sorties entre 15 et 80 ans. Toutefois, l’âge moyen tourne autour de 18 ans. En fait, leur émergence dépend de leur position initiale au sein de l’os. Si, par exemple, elles poussent à l’horizontale ou à l’oblique, les chances sont fortes pour qu’elles ne fassent jamais surface. En revanche, si elles connaissent une croissance normale et trouvent l’espace nécessaire pour se positionner, ce seront de solides piliers, dignes d’être conservés. Si plus tard, au cours de l’existence, un travail prothétique devient nécessaire, elles fourniront de précieux points d’appui. Pourtant, ce dénouement heureux est loin de constituer la règle générale. L’évolution désordonnée des dents de sagesse est fréquente. Outre un cortège de douleurs violentes et variées, ces déviations risquent d’engendrer de graves dégâts esthétiques et fonctionnels pour l’ensemble de la denture. Les conséquences fâcheuses peuvent même affecter des zones éloignées de la cavité buccale.

Risques des dents de sagesse :

Douleurs et perturbations résultant de la poussée des dents de sagesse :
Leur poussée anarchique peut entraîner les symptômes les plus divers, allant des migraines aux douleurs dans les oreilles en passant par les sinusites si les sinus sont proéminents. Mais les dommages subis peuvent s’étendre bien au-delà. Si elles sont placées de travers, les troisièmes molaires exercent de puissantes pressions sur les dents mitoyennes. Puis, à leur tour, ces dernières bousculent leurs voisines. Progressivement, la bouche semble avoir été frappée par un séisme. Même s’il est naturel, un bel alignement de dents résiste mal à un tel chambardement.
Mais si ce bon ordre fut à grand-peine obtenu par un long et patient travail orthodontique, les dégâts seront majorés. Comme on l’a vu, après le retrait de l’appareil orthodontique, les fibres élastiques situées sous la surface des gencives tendent à ramener la dent à sa position antérieure à la correction. Or, les pressions initiées par les dents de sagesse accroissent cette propension. De nouveau, la jeune fille ou le jeune homme se trouve exposé aux dangers découlant des malpositions : risques augmentés de caries et de déchaussements, mauvais emboîtements des dents du haut avec celles du bas, spasmes de l’articulation temporo-maxillaire. La répercussion se poursuit ensuite, par ricochet, sur la colonne vertébrale, et finit par concerner l’équilibre squelettique dans son ensemble.

Une judicieuse analyse de la position des dents de sagesse :

On peut prévenir tous ces désagréments :

Vers l’âge de 13 ans, le chirurgien-dentiste effectue une radio panoramique. Encore dépourvues de racines, les dents de sagesse existent à l’état de germes. Elles se présentent sous la forme de minuscules billes. Déjà, lors de cette phase, le dentiste peut évaluer leur développement ultérieur. S’il constate un décalage entre l’espace disponible sur les arcades et la place nécessaire à la croissance harmonieuse des dents de sagesse, il préconise la réalisation d’une germectomie. Il s’agit d’extraire le germe avant sa croissance. À ce stade, l’intervention est bénigne. Après traitement antibiotique pré et postopératoire et sous anesthésie locale, l’accès aux germes se fait suite à l’incision de la gencive puis au dégagement de l’os encadrant les germes. La précocité de l’opération permet de procéder avec confort et par étapes (traitement par exemple des dents de gauche dans un premier temps, puis des dents de droite dans un second temps).

L’extraction des dents de sagesse :

Naguère, d’une génération à l’autre, on racontait les souffrances éprouvées lors d’une extraction de dent de sagesse. Lors de ces évocations, les narrateurs omettaient souvent de préciser l’intensité des douleurs qui avait justifié l’intervention libératrice. Aujourd’hui, grâce aux technologies modernes et aux progrès réalisés en matière d’anesthésie, l’intervention apparaît infiniment moins traumatisante. Elle n’en demeure pas moins très délicate. Parvenue à maturité, la dent de sagesse a de profondes racines. Celles-ci se trouvent à proximité du nerf dentaire inférieur et parfois le frôlent. Tout contact avec ce nerf lors de l’opération doit être exclu. La moindre lésion pourrait se solder par une paralyse faciale. Il est donc possible qu’avant d’intervenir, le chirurgien-dentiste fasse faire un scanner. Cet appareil cartographie la zone examinée avec une fidélité totale. Ainsi, la sécurité opératoire sera assurée. Si le voisinage de la racine et du nerf se révèle très étroit, le dentiste adressera peut-être l’adolescent à un confrère spécialisé dans la chirurgie buccale. Commencée deux jours avant l’intervention, la prise d’antibiotiques couvrira les périodes pré et post opératoires. Elle sera accompagnée d’un traitement anti-inflammatoire et d’un antalgique afin de résorber l’œdème.

« L’ évolution » est-elle en train de faire disparaître les dents de sagesse ?

Sans en attribuer la responsabilité à une quelconque « évolution de l’espèce », on constate une réalité : de plus en plus fréquemment, une ou plusieurs dents de sagesse sont absentes à l’appel. Peut-être la nature a-t-elle estimé qu’elles étaient désormais superflues pour les générations futures…

 

Cas cliniques réalisés par le Dr Karine Gabison, Orthodontiste exclusif , Paris 8eme

 

Correction de la position des incisives

Correction de la largeur

Correction de la projection

 

Correction de l’encombrement avec mise en place de la canine en position normale

Correction de l’insuffisance de recouvrement

Correction de l’excès de recouvrement